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NOTE CONCEPTUELLE : PREMIERE CONFERENCE MARITIME DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE CENTRALE

Kinshasa – République Démocratique du Congo (28-30 novembre 2022)

  1. Contexte et justification

L’Economie bleue se présente comme la possibilité d’exploiter l’ensemble des ressources naturelles marines et aquatiques, et de développer l’éventail le plus large possible d’activités économiques autour des eaux, qu’il s’agisse de l’eau des mers et des océans, ou des eaux continentales issues des fleuves, lacs et rivières, à condition que de telles exploitations et activités s’effectuent de manière “durable”. Il s’agit non seulement du strict respect de la protection de l’environnement et des écosystèmes, mais également dans des conditions maximales de sécurité et de sûreté, et dans l’intérêt des populations et de la société au sens large (qu’il s’agisse de générations actuelles ou futures).

Cette approche de l’Economie bleue est issue, en Afrique, d’une combinaison croisée des exigences découlant à la fois :

  • De la “Stratégie Africaine Intégrée sur les Mers et les Océans – Horizon 2050” (Stratégie AIM, 2050) ;
  • De la “Stratégie Africaine de l’Économie bleue”, 2019 ;
  • De la Charte de Lomé sur la Sécurité et le Sûreté maritimes pour le Développement”, 2016 ;
  • Des “Objectifs du développement durable” (ODD) fixés par les Nations-Unies dans le prolongement de la Convention de Rio ;
  • Du Guide pratique de l’Economie bleue en Afrique” élaboré par la Commission Economique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA/UNECA, 2016).

A l’échelle continentale, l’Union Africaine avait, en effet, initié et approuvé en Octobre 2019 la « Stratégie de l’économie bleue de l’Afrique » dont elle avait confié l’élaboration au « Comité technique spécialisé de l’Union africaine sur l’agriculture, le développement rural, l’eau et l’environnement » (CST-ARDWE).

Lors de la 11e Session extraordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine en novembre 2018, le Département de l’économie rurale et de l’agriculture qui avait reçu mandat de développer cette Stratégie a été rebaptisé « Département de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable » (ARBE) pour refléter l’évolution de son mandat. Cette nouvelle dénomination vise à montrer l’importance accordée à l’Economie bleue et à ses diverses composantes, et un rôle opérationnel a été confié au Bureau Interafricain pour les Ressources Animales de l’Union africaine (BIRA-UA), basé à Nairobi.

A l’échelle régionale (et inter-régionale), et depuis l’avènement de la Stratégie AIM-2050, la CEEAC a toujours été très attentive à toutes les évolutions envisagées en matière d’élaboration de Stratégies d’Economie bleue à l’échelle continentale, régionale ou nationale. Dans cette région, cette volonté a été davantage renforcée par le souci majeur de veiller à la sécurisation du Golfe de Guinée dont on connaît les immenses richesses en ressources naturelles (et les convoitises qui s’y multiplient), et à la sécurisation subséquente des activités maritimes qui s’y impose.

C’est ainsi qu’un sommet des Chefs d’États de la CEEAC, de la CEDEAO et de la Commission du Golfe de Guinée GG, qui s’est tenu à Yaoundé (Cameroun) les 24 et

25 juin 2013 avait donné lieu à la signature de trois instruments absolument novateurs et mobilisateurs :

  • Une déclaration des Chefs d’États et de gouvernement par laquelle ceux-ci demandent notamment aux CERs d’établir un cadre inter-communautaire de coopération, et aux États de renforcer leurs capacités répressives et de « mettre en place des structures de coordination de l’Action de l’État en mer ».
  • Un mémorandum entre la CEDEAO, la CEEAC et la Commission du Golfe de Guinée pour fonder leur coopération dans le domaine maritime.
  • Un Code de conduite, « relatif à la prévention et à la répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l’encontre des navires et des activités maritimes illicites en Afrique de l’Ouest et du Centre ».

Poursuivant dans la même lancée, les XXème XXIème Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement tenue respectivement le 19 janvier 2022 et le 25 juillet 2022 dans leurs communiqués finaux, ont « instruit la Commission d’œuvrer à la convocation de la première « Conférence maritime de la CEEAC », sur la base des acquis de la Conférence conjointe des Chefs d’État CEEAC-CEDEAO tenue à Yaoundé en juillet 2013, en adoptant une approche fondée sur la logique mer-sécurité-développement et en coordination avec la Commission du Golfe de Guinée ».

Cette Conférence se tiendra à Kinshasa (RD-Congo), sur le Thème : « Gouvernance et sécurisation de l’espace maritime de la CEEAC pour le développement d’une économie bleue durable en Afrique Centrale ».


C’est dans le cadre des travaux de cette Première Conférence maritime régionale que la CEEAC envisage de faire adopter trois stratégies régionales en rapport avec la mer et le monde bleu :

  • Une Stratégie de la Gouvernance maritime de la CEEAC ;
  • Une Stratégie de la sûreté et de la sécurité maritimes de la CEEAC ;
  • Une Stratégie de l’Économie bleue durable de la CEEAC.

L’importance de l’Economie bleue en zone CEEAC et le contenu de la Stratégie

La CEEAC est dotée de vastes espaces maritimes qui s’étendent sur 3.307 Km de linéaire de côte allant de la frontière de l’Angola avec la Namibie au Sud, jusqu’à la frontière entre le Cameroun et le Nigéria au nord, servant de porte d’entrée à tous les pays de la communauté, et couvrant une superficie maritime d’environ 1.225.000 km².

Les Etats bordant le Golfe de Guinée apparaissent sans aucun doute comme faisant partie des plus nantis du continent en ressources naturelles de toutes sortes.

Les ressources halieutiques s’y trouvent en abondance, mais demeurent insuffisamment exploitées par les Etats côtiers, et constituent paradoxalement une manne pour les chalutiers étrangers (notamment asiatiques) qui se livrent à leur pillage à travers la pêche INN (Pêche illicite, non déclarée et non réglementée).

La Région du Golfe de Guinée constitue surtout la première région du continent la plus dotée en richesses pétrolières et gazières, notamment off shore. Elle dispose en effet de 24 milliards de barils de réserves (soit 4,5% des réserves mondiales). Sa production globale dépasse 5 millions de barils par jour, ce qui représente plus de 50 % de la production pétrolière africaine (10 % du total mondial). A ces richesses s’ajoutent les immenses richesses minières, et demain celles des grands fonds marins encore entièrement inexplorés, ou celles des énergies marines renouvelables, ainsi que celles des insoupçonnables ressources génétiques et de la bio-diversité marine.

De telles superficies maritimes et une telle abondance de ressources offrent à la CEEAC un immense potentiel de développement de l’Economie bleue, c’est-à-dire de l’ensemble des activités économiques basées sur les océans et les mers, les rivages et les berges, les lacs, les fleuves, les cours d’eau et les nappes souterraines, activités directes ou dérivées.

L’Union Africaine à travers la « Stratégie de l’Économie+ bleue de l’Afrique » de 2019 a choisi de retenir cinq domaines thématiques, considérés comme essentiels à la croissance de l’Economie bleue en Afrique :

  • Pêche, aquaculture, conservation et écosystèmes aquatiques durables dans le contexte de l’économie bleue de l’Afrique
  • Navigation/transports maritimes, commerce, ports, sécurité et sûreté maritimes, et application des réglementations dans le contexte de l’économie bleue de l’Afrique
  • Tourisme côtier et marin, résilience au changement climatique, environnement et infrastructures dans le contexte de l’économie bleue de l’Afrique
  • Énergie durable, ressources minérales et industries innovantes dans le contexte de l’économie bleue de l’Afrique
  • Politiques, institutions et gouvernance, emploi, création d’emplois et éradication de la pauvreté, et financements innovants dans le contexte de l’économie bleue de l’Afrique.

Ces cinq domaines thématiques s’inscrivent dans le cadre de la Conférence sur l’économie bleue durable organisée en novembre 2018 à Nairobi, et l’Union Africaine prescrit qu’ils soient également et systématiquement retenus dans le cadre des Stratégies qui doivent être élaborées à l’échelle régionale et nationale.

La Stratégie de la CEEAC comprend par ailleurs, comme celles du continent et des autres régions, un « Cadre de la Gouvernance bleue » qui prescrit les principes fondamentaux à mettre en œuvre dans le nouveau domaine de l’économie bleue et de la gouvernance durable des espaces maritimes et aquatiques, ainsi qu’un «Plan de mise en œuvre» de la Stratégie.

Compte tenu des immenses richesses maritimes et aquatiques des Etats de la CEEAC, une Stratégie Régionale de l’Economie bleue permettra incontestablement de renforcer et d’accélérer considérablement les perspectives de développement économique des Etats et de la Région dans son ensemble, sans détruire la nature et ses bienfaits.

La Région de la CEEAC offre, en effet, une grande diversité de situations mais avec des potentialités exceptionnellement importantes en matière d’Économie bleue :

  • 4 États côtiers traditionnels : Angola, Cameroun, Congo, et Gabon.
  • 1 Etat partiellement côtier et partiellement insulaire (Guinée Equatoriale)
  • 1 Etat entièrement insulaire (Sao Thome et Principe)
  • 1 Etat côtier “géographiquement désavantagé” (la RD-Congo avec seulement moins de 15km de littoral maritime) mais richissime en ressources naturelles continentales ;
  • 4 Etats sans littoral maritime (Burundi, RCA, Rwanda, Tchad) ou géographiquement désavantagés, mais “riverains de Lacs” relèvent plus exactement de la Région dite des “Grands Lacs”. 

Il importe également d’ajouter ici que cette Communauté de 11 Etats situés de part et d’autre de l’Equateur est aussi l’une des plus abondamment irriguée d’Afrique en grands fleuves et rivières (Fleuves Congo, Sanaga, Wouri, Ntem, Oubangui, Chari, Logone, Bénoué, etc…) au point d’être la seule région d’Afrique dotée d’un Code Communautaire de la navigation fluviale.

Ainsi, la mise en œuvre de la Stratégie de l’Economie bleue de l’Afrique contribuera à stimuler la croissance économique inclusive, la prospérité sociale ainsi que la gestion et la protection de l’environnement.

Et c’est précisément compte tenu de cette extraordinaire richesse hydrographique propice au développement d’une « Économie bleue continentale » que les États ont mis en place un « Fonds bleu pour le Bassin du Congo » (en abrégé F2BC). Il s’agit d’un fonds de développement crée par 17 Etats africains (allant donc bien au-delà de la CEEAC) et qui répond aux besoins d’une Economie bleue durable et sensible eux enjeux climatiques à l’échelle continentale et planétaire.

  • Objectifs de l’Atelier

2.1. Objectif global

L’objectif global de l’atelier consiste à offrir une opportunité aux délégués des États membres d’examiner le Projet de Stratégie Régionale de l’Économie bleue durable de la CEEAC avant son adoption définitive lors des travaux de la première conférence maritime prévue le 25 novembre 2022. 

2.2. Objectifs spécifiques

 De manière spécifique, cet atelier procédera à :

  • La prise en compte des amendements et propositions issues des ateliers nationaux préparatoires organisés par les États membres sur la Stratégie Régionale de l’Économie bleue durable de la CEEAC ;
  • L’identification des conférenciers spécialisés sur les questions de l’économie bleue appelés à prendre part à la conférence maritime annuelle de la CEEAC.
  • Résultats attendus

Les trois livrables de cet atelier régional préparatoire sont :

  • Le Projet de stratégie Régionale de l’Économie bleue durable de la CEEAC ;
  • La liste des conférenciers spécialisés sur les questions de l’économie bleue appelés à prendre part à la conférence maritime annuelle de la CEEAC.
  • Méthodologie

L’atelier se tiendra en sessions plénières et en groupes de travail. Les différentes sessions sont présentées dans le programme indicatif de l’atelier joint à la fin de ces termes de référence.

Les travaux doivent permettre de corriger, d’amender, d’améliorer, d’enrichir et de finaliser la Stratégie dans toutes ses composantes, y compris dans son Plan de mise en œuvre, et en vue de son adoption finale à la Conférence Maritime.

Le Programme indicatif des travaux est annexé à la présente Note conceptuelle.

  • Participants

Sont invités ou espérés à cet Atelier, les représentants des institutions et organismes opérant directement ou indirectement dans le domaine de l’Economie bleue, c’est à dire, entre autres, les suivants :

  • Ministères en charge des Points Focaux de l’Economie Bleue
  • Ministères en charge des pêches et de l’aquaculture (et dont les responsables ont été -Ministères en charge des transports maritimes et de la Marine marchande,
  • Ministères de l’Environnement (et/ou du développement durable),
  • Ministères des Mines et des ressources pétrolières et gazières
  • Ministères de l’Energie, de l’Eau et des industries hydrauliques,
  • Ministères de la défense (composante Marine nationale),
  • Ministère du Tourisme (pour le tourisme bleu et l’éco-tourisme),
  • Ministères ou organismes spéciaux chargés de la Coordination de l’Economie bleue ou de l’Action de l’Etat en mer,
  • Ports maritimes et fluvio-lacustres,
  • Conseils Nationaux de chargeurs,
  • Comités Régionaux des Pêches,
  • Représentants du « Fonds bleu pour le Bassin du Congo »,
  • Toute personne ou structure qui peut apporter une valeur ajoutée à l’atelier
  • Date et lieu

L’atelier aura lieu à Kinshasa, République Démocratique du Congo, du 28 au 30 novembre 2022.

  • Financement

L’atelier sera cofinancé par la Commission de la CEEAC et la République Démocratique du Congo, pays hôte.

Les partenaires techniques et financiers sollicités peuvent participer au financement de cette activité.

  • Contacts

Toutes les correspondances relatives à cet atelier devront être adressées aux personnes ci-après :

  • BASCHIROU Moussa Demsa

Consultant de la CEEAC  – Tel: (+241) 02 10 60 70
E-mails: moussademsa.baschirou@gmail.com /  baschiroudemsa@yahoo.fr

  • M. DJERABE DJATTO Bonheur

Chef de Service Observation et Banque de Données du MARAC

Tel : (+241) 77 99 05 27 ; (+241) 62 09 67 74

WhatsApp (+241) 02 47 08 46

Email. bonheur.djerabe@ceeac-eccas.org

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